[CES MOMENTS] Et soudain… Fanta
Aujourd’hui, à 11h, j’avais rendez-vous avec Fanta.
Pff, rendez-vous… Depuis six jours, j’oscille entre deux eaux au rythme de la fièvre, des migraines, de coups de chaud, de coups de froid, sous le joug d’une fatigue intersidérale que même deux jours complets à l’ombre de mon oreiller n’ont pas réussi à mater. Je suis à deux doigts d’annuler.
Mouais, Fanta… Fanta Canot. Je ne la connais pas. Un ami commun nous a simplement mis en contact, il y a des mois, me disant vaguement qu’elle terminait une formation de doula – et lui disant vaguement qu’il m’arrivait de tenir conférence autour de la naissance.
Sur le papier, pourquoi pas… Mais alors là. Là ! LÀ ! Alors que je ferais mieux de distiller le peu d’énergie qu’il me reste dans les milliards d’articles (au bas mot) que je dois écrire ! Que mon médecin, hier, m’a fermement ordonné de lever le pied, là, tout de suite, maintenant et sans délais !
Mais bon… M’y vla. Terrain neutre, Montparnasse, un café près de la gare.
La bonne nouvelle : j’ai tenu jusque-là.
Et puis soudain… Fanta.
Lumineuse, le regard d’une patronne, la beauté d’une lionne. Une VRAIE lionne. La mère, l’animale, celle qui se coltine trois enfants, entre trois et treize ans, un métier de travailleur social et de coach, des responsabilités associatives au niveau de sa ville, à Saint-Quentin en Yvelines… Et une certaine vision de la vie, de la façon dont on devrait l’accueillir et l’aider à grandir.
Fanta, ma soeur, ma complice ! Mon médoc. Mon corps se traîne, mais je vais mieux. Nos mots, nos histoires, nos passages initiatiques, nos consciences, nos militances, tout se mêle, tout résonne. Tu deviens doula, dans un pays qui n’a pas encore compris l’importance de cette fonction. Tu seras une merveilleuse accompagnante pour les femmes et les couples qui t’ouvriront la porte de leur intimité et de leur confiance.
Depuis trois mois, avec une amie avocate, Fanta anime une émission de radio sur Marmite FM, appelée Naître & Savoir, dont les premiers numéros ont été consacrés aux violences obstétricales. Prochainement, elle lancera dans sa région une série de rencontres autour de la naissance et de la parentalité, dans l’idée de faire vivre une parole et de faire avancer le débat sur un sujet que nous estimons, toutes deux, éminemment politique.
Oui, politique ! Car que dit de notre société la façon dont nous concevons et dont nous accueillons nos enfants ? Qu’est-ce que ça dit de nos choix, de nos consciences, de notre façon d’aborder la vie, le soin, le lien, et nos identités d’humains ?
Malade ou pas, je vous promets que j’y serai.
Naître & Savoir : www.facebook.com/naitreetsavoir